Une passion pour le Japon
Le japon a toujours été l’un des pays m’attirant le plus. Via les manga et ensuite les livres, j’ai grandi en l’idéalisant. Même si j’ai échangé avec de nombreux d’étrangers, cela reste MON point de vue personnel. De plus, c’est mon opinion actuel, mais il évoluera sûrement avec le temps. Attention, je vais parfois généraliser, mais mes observations concernent majoritairement les personnes que j’ai rencontrées: des Tokyoites parlant un minimum anglais ayant en moyenne 24ans, ne représentant donc pas l’ensemble des japonais. Globalement, je vais surtout parler des différences de culturelles que j’ai parfois eu du mal à vivre. Pour autant, vivre au Japon reste toujours mon objectif. N’hésitez pas à partager vos opinions et expériences.
Un japon aux multiples facettes
En arrivant à Japon, si vous avez lu mon blog, je me baladais aux quatres coins de Tokyo quotidiennement. Les transports en commun étant coûteux, je pense acheter un vélo la prochaine fois. Même après un an, explorer Tokyo reste toujours un plaisir. Grâce à sa diversité, vous pouvez passer des temples, aux centres commerciaux en passant par des parcs le tout au sein d’un même district.
Concernant le Japon, lors de mes voyages, le shinkansen (TGV japonais) ayant un coût important, j’ai majoritairement utilisé les bus de nuit ou l’avion lors de mes voyages. Louer une voiture est également une bonne option (mais personnellement; je ne peux pas conduire). Le Nord du japon étant bien moins prisé des touristes, il me reste encore beaucoup de lieux à visiter. Actuellement, pour moi, l’île de Kyushu au sud du Japon est vraiment une superbe destination mais ma destination préférée reste les îles d’Ishigaki et Iriomote à Okinawa. Y observer les poissons le long de la barrière de corail; s’aventurer dans les forêts tropicales ou encore admirer les superbes couchers de soleil m’ont fait vivre le plus beau voyage de ma vie.
Les japonais
Le positif
Comme vous l’aurez compris; vivre au Japon est pour moi une chose incroyable. Cependant, les japonais quant à eux ont une culture complètement différente de la mienne rendant parfois la vie au Japon pas toujours facile. Ce que j’aime beaucoup est le respect des gens pour ce qui les entoure. Les trains, les rues et même les toilettes sont parfaitement propres rendant le Japon agréable à vivre. Etant français, on peut se considérer chanceux car ils ont une très bonne image de la France. J’ai eu de très belles discussions lors de mes voyages avec de vieux japonais venus s’intéresser à moi.
Au final, ça a toujours été de bonnes expériences même si globalement, il s’agissait de japonais plutôt âgés. C’est ça qui est assez drôle car les personnes agées ont souvent moins de « filtres ». Ils viennent discuter avec vous de façon assez naturelle ce qui n’est pas toujours le cas des plus jeunes. Sur ce point de vue là, ça a toujours été de bonnes rencontres. La gentillesse de certains japonais est toujours réconfortante; cela s’explique en partie par le « tatemae » qui consiste à ne pas laisser transparaître ses émotions. Pour certains; c’est ce qui rend les japonais parfais, pour d’autres comme moi c’est une bonne chose dans la vie de tous les jours mais lorsque vous voulez créer une relation plus profonde avec eux; c’est un vrai problème…
Le négatif
Je reprécise, il s’agit de mon expérience et peut être que dans 1an j’aurai un autre opinion. Pour le contexte, je suis un homme de 24ans et je suis venu seul au Japon avec un PVT d’un an pour y étudier le japonais en école de langue (je pense que cela a son importance). De nature introvertie, j’essaye de devenir davantage extraverti mais je ne suis pas du genre à aller tout seul dans des bars pour rencontrer des gens. A noter également que je suis hypersensible. Votre expérience du Japon sera je pense différente si vous êtes introverti ou plus extraverti. Je vais d’abord essayer de façon neutre d’expliquer les différences culturelles entre les japonais et les français puis je vous partagerai mon expérience personnelle.
Une différence de culture complexifiant les relations:
Communication:
Les japonais parlant rarement de leurs sentiments/avis, je pense qu’il est assez compliqué d’avoir rapidement des échanges profonds avec eux car ils partagent très rarement leurs opinions. Une russe de 50ans m’a expliqué: » lors d’une relation avec un(e) japonais(e) (amicale ou non), même en ne partageant pas vos émotions, avec le temps, les japonais liront dans vous comme un livre ouvert car sans le vouloir, les étrangers partageons toujours naturellement un peu de nos émotions.
À l’inverse, les japonais resteront un livre fermé pour nous. » Effectivement, je pense pour qu’un japonais se livre à vous cela prendra beaucoup de temps.
Avoir des relations profondes avec des japonais est souvent compliqué et prend beaucoup de temps. On dit que les japonais sont timides, je ne suis pas vraiment d’accord; ils n’osent juste pas se démarquer de la société en publique. Parmi les étrangers avec qui j’ai discuté, certains vivant au Japon depuis plus de 10ans, la majorité me disaient qu’ils n’ont pas vraiment d’amis japonais. Certains me disaient que leur cercle social avec les japonais se limitait à leur travail. Malheureusement, je pense que la culture japonaise sépare assez souvent les relations travail et vie personnel.
Au Japon, lire entre les lignes est quelque chose de très courant. Comme ils vous diront rarement directement ce qu’ils pensent, ils faut savoir décrypter leurs codes. En japonais, on dit 空気を読む (kuuki o yomu) signifiant « lire l’air ». La culture du « ghosting » (ignorer une personne) étant importante au Japon (beaucoup plus qu’en France) cela rend les conversations parfois compliqué. Vous parlez à des japonais et du jour au lendemain, plus de réponse, préférant éviter tous conflit. Pour informations, ils est courant pour les japonais de lire le message et de répondre 6h après. N’ayant jamais vu ça en France, j’ai mis du temps à comprendre que cela était courant à Tokyo.
Passer du temps seul:
Ce qui joue également est que les japonais aiment souvent passer du temps seul, ce qui est en soit une bonne chose. Mais généralement, lorsqu’ils finissent leur journée de travail, ils vont souvent rentrer chez eux et rester seuls (globalement). Là où les français auront tendance à plus souvent aller boire un coup avec leurs amis.
La définition de l’amitié est juste différente. En France, dépendant tout de même des personnes, généralement, si vous vivez dans la même ville que vos meilleurs ami(e)s, vous vous rencontrerez plus ou moins une fois par semaine. Alors qu’au Japon, vous vous rencontrerez une fois par mois. Une autre complexité est lorsque vous souhaitez rencontrer un japonais (peut être surtout aux Tokyoites) ; ils faut prendre un rendez-vous deux semaines voir parfois un mois à l’avance. Comme en France cela peut parfois se planifier le jour même, cela est parfois frustrant.
L’importance du travail:
La culture du travail est très importante au Japon. Si vous regardez le soir, les starbucks sont remplis de personnes continuant de travailler sur leur ordinateur portable parfois jusqu’à 22h30. Parfois ils ont conscience et n’aime pas cet aspect là mais cela est dû à la pression de la société. J’avais une amie japonaise qui passaient même ces jours de repos à travailler chez elle. C’était incompréhensible pour moi. Au début j’essayais de donner mon point de vue mais cela fait parti de leur culture, j’ai alors compris que je ne pourrais rien y changer et que je devais l’accepter. Ce que j’ai du mal à saisir, c’est qu’ils comprennent qu’ils n’ont pas assez de temps libre, mais qu’ils ne font rien pour essayer d’en avoir davantage.
Une différence de culture:
Il existe d’autres aspects de leur culture que j’ai toujours du mal à comprendre comme l’acceptation de la tromperie car globalement, il est « okais » de tromper au Japon. C’est assez marrant car ils ont l’impression que les français trompent beaucoup alors que comparé au Japon, comme c’est très mal vu en France, je pense qu’on le fait beaucoup moins. Cela est un peu moins courant chez les jeunes mais il reste présent. De plus, pour certains, payer des personnes pour une prostituée n’est pas de la tromperie car on le fait sans sentiment. Je ne les juge pas, mais certains aspects de leur culture restent pour moi incompréhensibles.
Mon expérience
Les apps de rencontre
Ayant eu du mal à rencontrer des japonais au début, j’ai commencé après 3mois à utiliser une application de rencontre: Bumble. Si vous souhaitez en utiliser, évitez Tinder. Malheuresement, peut-être dû au fait que j’étais un étranger ne restant qu’un an, dans mon cas, trouver des japonaises avec qui vous aurez une relation profonde (amicale ou non) en 1an est compliqué. Sachant que les japonais(es) que j’ai rencontrés parlaient toujours un peu anglais. Les hommes japonais montrant moins leur affection, Bumble étant une app tournée plus vers les étrangers au Japon (plus que Tinder); y trouver des japonaises ne recherchant pas un étranger uniquement parce qu’il en est un mais pour la personne en elle même est je pense assez rare (de mon point de vue).
Globalement, de mon point de vue, les relations via applications de rencontre restent assez superficiel mais cela m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes. Même si je ne parle plus à aucune japonaise que j’ai rencontré, j’ai pu me faire de très bonne amies étrangères avec qui j’ai gardé contact. Globalement, je recommenderais plutôt de faire du sport et d’élargir votre cercle social si vous souhaitez avoir une japonaise avec qui vous aurez une relation sur le long terme.
Une société qui complexifie les relations
Peut-etre dû à mon hypersensibilité, j’ai eu du mal à vivre le fait qu’on priorise systématiquement son travail à ses amis. La culture du travail étant tellement importante j’ai compris que je ne pourrais pas le changer. J’ai entendu trois fois l’histoire de couple étranger/japonaise vivant pendant 10ans à l’étranger, déménagent au Japon et qui finalement divorcent. La société japonaise les conditionnant, peut être que cela est plus vrai pour les femmes (je ne sais pas) mais cela est toujours complexe à comprendre. Personnellement j’ai pu le constater en 6mois avec une japonaise ayant vécu 4ans aux USA; laissant avec le temps plus de distance de part l’importance qu’elle accordait à son travail. C’est assez compliqué de savoir si l’on en demande trop… ou si les japonais ont simplement besoin de moins d’affection.
Bilan sur cette expérience
Je vais être honnête avec vous, ce sentiment de solitude, que je gérais plutôt bien au début est devenue difficile à supporter vers la fin, en raison de l’isolement et l’importante différence culturelle. J’ai entendu de la part de deux expatriés français vivant au japon depuis plus de dix ans qu’ils trouvaient que c’était une erreur de chercher à se faire uniquement des amis japonais (définition française de l’amitié) car au final le ratio de réussite est assez bas. Même si je pensais pouvoir faire autrement, échanger avec d’autres étrangers m’aura fait comprendre que globalement, se faire des amis japonais en tant qu’étrangers n’est pas courant et que cela ne vient pas uniquement de ma culture française. Cela ne signifie pas ne pas essayer du tout, mais qu’il faut trouver un équilibre. Chacun ayant son propre équilibre, il ne vous reste plus qu’à trouver le vôtre. Merci à tous ceux qui ont prit le temps de tous lire.